Toutes aux Frontières !

Nous avons une autre idée de l’Europe !! D’une Europe sans frontières !
Merci à Florence pour cette vidéo de présentation
#appel5juin #migration #toutesauxfrontières #solidarité #politiquemigratoire

Les Echo Râleuses de L’Echo Râleur sont descendues en masse (bon, à une belle dizaine!) à Nice, au Rassemblement Féministe pour une Europe sans frontières ce SAMEDI 5 JUIN 2021.
Avec une manif ponctuée de chants qui mettent les poils, de prises de paroles qui donnent la rage, de poésie et de cerf-volants, et surtout d’une énergie rarement ressentie.
Du matin avec la répét des chants (livret téléchargeable en bas de page) Place Massena, avec chansons au départ de la manif, et le concert de Zarys Falcon, jusqu’au soir post-manif avec une baignade monstrueusement éclatante de sororité, chaque minute a été vécue intensément, et collectivement.
Merci à toute l’équipe d’orga de Toutes aux Frontières, et soutien aux quelques personnes arrêtées et qui ont passé la fin de journée en GAV (et à celle qui y a passé la nuit)
Video récap de l’événement: https://youtu.be/18rU3HBqgww


Le temps des cerises

Paroles Jean Baptiste Clément, 1866
Musique Antoine Renard, 1868


Bien que lui étant antérieure, cette chanson est néanmoins fortement associée à la Commune de Paris de 1871, l’auteur étant lui-même un communard ayant combattu pendant la Semaine sanglante. Son assimilation à la Commune s’explique aussi par son texte qui parle d’une « plaie ouverte », d’un « souvenir que je garde au coeur », de « cerises d’amour […] tombant […] en gouttes de sang », mots qui peuvent aussi bien évoquer une révolution manquée qu’un amour perdu. On peut aussi imaginer que les cerises représentent les impacts de balles ; balles auxquelles il est fait aussi allusion sous l’image des « belles » qu’il vaut mieux éviter. La coïncidence chronologique fait aussi que la Semaine sanglante se déroula justement durant la saison des cerises (fin mai 1871).

2 voix (Morizots 2021)


Voix Basse (Myriam – Morizots 2021)

Quand nous chanterons
le temps des cerises
Et gai rossignol et merle moqueur
Seront tous en fête
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux du soleil au cœur
Quand nous chanterons le temps des cerises
Sifflera bien mieux le merle moqueur

Mais il est bien court le temps des cerises
Où l’on s’en va deux cueillir en rêvant
Des pendants d’oreille…
Cerises d’amour aux robes pareilles
Tombant sous la feuille en gouttes de sang…
Mais il est bien court le temps des cerises
Pendants de corail qu’on cueille en rêvant !

Quand vous en serez au temps des cerises
Si vous avez peur des chagrins d’amour
Évitez les belles !
Moi qui ne crains pas les peines cruelles
Je ne vivrai point sans souffrir un jour…
Quand vous en serez au temps des cerises
Vous aurez aussi des peines d’amour !

J’aimerai toujours le temps des cerises
C’est de ce temps-là que je garde au cœur
Une plaie ouverte !
Et Dame Fortune, en m’étant offerte
Ne pourra jamais fermer ma douleur…
J’aimerai toujours le temps des cerises
Et le souvenir que je garde au cœur !

Ci-dessous un lien vers une ré-écriture en femmage à Nathalie Le Mel (1827-1921), ouvrière militante et féministe française. Elle naît à Brest où elle tient une librairie avec son mari, puis « monte » à Paris en 1860. Elle milite dans le syndicat des relieurs créé par Varlin en 1865. Elle organise un restaurant communautaire et, en avril 1871, crée une Union des femmes pour la défense de Paris. Pendant la Semaine Sanglante de la Commune, elle tient avec des femmes la barricade de la place Blanche. Elle est arrêtée et déportée en Nouvelle-Calédonie.
https://lesvoixrebelleschansonsfeministes.wordpress.com/2013/07/14/nathalie-le-mel/
Et pour les amateurs et amatrices de BD, il en existe une chouette sur sa vie: « Des Graines sous la Neige » raconte qui elle était, et son histoire.

Sœurs de tous rivages (Chant des Corsaires)

Voix lead sur le premier couplet.
La basse entre sur le 2ème.
Et la haute sur le 3ème.
Les deux premiers vers sont toujours à l’unisson.
Sur la ligne qui suit le bis, unisson (ou les basses et les hautes ne chantent pas)

Chant traditionnel qui viendrait des Flandres au 17ème siècle, que l’on trouve dans des carnets de chants scouts. Le groupe de Volvestre des Eclaireurses de France l’a modifié et féminisé en 2016. Enfin des femmes dans les chants marins !…
(fichier son en tête de page a été enregistré par les Sim(o)nes, pris sur le site de Midi Pyrate. Merci à elles!)

Sont des femm’ de grand courage,
Cell’ qui partiront avec nous (x2)

Elles ne craindront point les coups,
Ni les naufrages, Ni l’abordage,
Du péril seront jalous’
Cell’ qui partiront avec nous. (bis)

Ce seront de hardies pilotes,
Les meufs que nous embarquerons (bis)

Fines gabières dans la baston
Je t’escamote, Toute une flotte
Bras solide et coup d’œil prompt
Les meufs que nous embarquerons. (bis)

Elles seront de fières camarades,
Celles qui navigueront à bord, (bis)

Faisant feu bâbord, tribord,
Dans la tornade, Des canonnades
Vainqueuses rentreront au port
Celles qui navigueront à bord (bis)

Et des sœurs de tous rivages (Hiii!)
Viendront bourlinguer avec nous (bis)

Des bateaux venant d’partout
Feront voyage, Dans nos sillages
Vent arrière ou vent debout
Viendront bourlinguer avec nous (bis)

Et c’est nous vaillantes et fières
Qui donn’rons l’ordre du départ (bis)

Vite en mer et sans retard.
Faisons la guerre, A notre manière
Car ce n’est pas le hasard
Qui nous command’ra le départ (bis)

soutien à la chorale d’Argontat

« Nous sommes le jeudi 26 novembre 2020 sur la place du marché d’Argentat-sur-Dordogne que nous fréquentons chaque semaine. Il est 10h. Une petite troupe de choristes amateurs composée d’une vingtaine de personnes se retrouve, désireuse de pousser la chansonnette pour exprimer, sur quelques notes musicales et débonnaires, leur désapprobation face aux mesures gouvernementales qui s’éloignent sinistrement de la gestion de la santé publique….
pour en savoir plus, suivez ce Lien vers l’article qui relate les faits….
Une camarade de l’Echo Râleur a envoyé une contribution au nom de la chorale et a reçu ce super remerciement :

Merci à elles et eux! (on sait pas comment z’ont aussi bien réussi nos portraits!)

« Je me souviens » … nos souvenirs d’Anne sylvestre…

Je me souviens quand j’étais à la maternelle on chantait « j’ai une maison  » et je ne comprenais pas tout.

Je me souviens lorsque que je suis allée à son concert elle s’est tournée vers moi plusieurs fois en me souriant, j’en étais presque gênée.

Je me souviens qu’au début de ce concert elle avait pourri un type qui l’avait photographiée. Elle n’aimait vraiment pas les photos.

Je me souviens que quand ma fille était petite on écoutait « la petite Josette » en boucle

Je me souviens que j’ai cessé de subir la condescendance patriarcale des mecs qui cherchent à l’aider à faire un créneau sans chercher à savoir si vous avez besoin d’eux après avoir entendu « La Reine du Créneau » la radio.

Je me souviens avoir pleuré tant de fois à l’écoute des « Gens qui doutent », d’ « Une sorcière comme les autres », et de « Ma chérie »… entre autres…

Je me souviens quand, à 16 ans, cette amitié brève et intense d’une rencontre dans un car partant pour Munich m’a laissé Anne Sylvestre en cadeau. Je la découvrais…

Je me souviens d’un grand moment de poésie offert par un jeune couple beau et généreux. Ils avaient la chance de connaître Anne Sylvestre. Admiratifs de cette grande dame et de tous ses combats, ils apportaient leur pierre à l’édifice en la faisant connaître aux jeunes générations. Merci à cette belle personne, et à tous ceux qui continueront à porter sa parole

 

las panaderas

En Castille, il existait dans les milieux ruraux des chants illustrant les différents métiers manuels pour montrer le caratère répétitif des tâches, et dont les mouvements, en raison de leur monotonie et de leur mécanique, en forment la base rythmique. Il s’agit ici d’un chant de boulangères.

Ya llegan las panaderas por las calles de San Juan,
Engañando a los chiquillos cuatro duros vale el pan.

Por las calles del Congosto leré cuatrocientos pocos van,
Unos llevaban la harina leré y otros llevaban el pan.

Ví que la ví subir que la ví bajar cortando una rosa,
Morenita es tu cara y graciosa.

Cuando paso por tu puerta leré, cojo pan y voy comiendo,
Pa que no diga tu madre leré, que comerte me mantengo.

Dime panaderita como va el trato,
La harina va subiendo y el pan barato.

Anda diciendo tu madre que de mi te libra ella,
Que te libre del soldado y que no vayas a la guerra,

Ay amor mio del alma
como no vienes a cumplir la palabra
Que nada tienes (3x)
Ay amor mio del alma como no vienes.

Anda diciendo tu madre que tu la reina mereces,
Y yo como no soy reina no quiero que me desprecies

Ay amor mio del alma
como no vienes a cumplir la palabra
Que nada tienes (3x)
Ay amor mio del alma como no vienes.

Hommage à Anne Sylvestre

si grande tristesse… c’est  une copine qui est partie…

Grande tristesse …  comme celles et ceux qui ne l’ont pas croisée – même le temps d’un concert – le regrettent !
Ci dessous quelques unes de ses chansons féministes bien sur, dans des interprétations originales, en concert, et aussi par plein d’autres… en beauté toujours.

Un peu de contexte : https://www.cairn.info/revue-travail-genre-et-societes-2010-1-page-5.htm#re8no8

https://youtu.be/mPphVSKalxQ

https://youtu.be/f97LAP-cFZI

Masculin, Féminin*

Paroles et musique : Claude Michel

C’t un entraineur, disait mon père,
Dont l’équipe est toujours première.
C’t un entraineur, disait mon père,
Il peut etre fier, c’est quelqu’un de bien.

C’t une entraineuse, disait ma mère,
C’est une catin, une moins que rien.
C’t une entraineuse, disait ma mère,
Y a rien à faire, c’est une putain.

C’est un coureur, disait mon père,
Qui laisse les autres loin derrière.
C’est un coureur disait mon père,
Il peut etre fier, c’est quelqu’un de bien.

C’est une coureuse, disait ma mère,
C’est une catin, une moins que rien.
C’est une coureuse, disait ma mère,
Y a rien à faire, c’est une putain.

C’est un beau gars, disait mon père,
Qui fait la fierté de sa mère.
C’est un beau gars, disait mon père,
Il peut etre fier, c’est quelqu’un de bien.

C’est une belle garce, disait ma mère,
C’est une catin, une moins que rien.
C’est une belle garce, disait ma mère,
Y a rien à faire, c’est une putain.

C’t un courtisan, disait mon père,
Proche du roi et des affaires.
C’t un courtisan, disait mon père,
Il peut etre fier, il a du bien.

C’est une courtisane, disait ma mère,
C’est une catin, une moins que rien.
C’est une courtisane, disait ma mère,
Y a rien à faire, c’est une putain.

Comme il a très bon caractère,
C’t un homme facile, disait mon père.
C’t un homme facile, disait mon père,
Il peut etre fier, c’est quelqu’un de bien.

C’t une femme facile, disait ma mère,
C’est une catin, une moins que rien.
C’t une femme facile, disait ma mère,
Y a rien à faire, c’est une putain.

Il faut dire que l’vocabulaire
Que l’on emploie au masculin,
N’a pas le meme sens de toute manière,
Quand on on le met féminin.