Song of the Lower Classes

Version originale Ernest Charles Jones (1852).
Music mid-19th century, England
Paroles adaptées et chantées par Windborne Singers

Chanson qui date de l’époque des « chartistes* » en GB. L’écrivain, Ernest Jones, s’est présenté sans succès comme député chartiste en 1847, a été arrêté en 1848 et condamné à deux ans de réclusion. À partir de 1951, il a commencé à publier un hebdomadaire, « Notes to the People », dans lequel cette chanson a été publiée en mars 1852.
* En 1832, la réforme électorale établit un système censitaire, au détriment des classes populaires. La Charte populaire fut adoptée en 1838, à l’initiative de l’Association des travailleurs londoniens. Elle réclamait le suffrage universel masculin, un juste découpage des circonscriptions électorales, l’abolition de l’obligation d’être propriétaire pour être éligible, des élections législatives annuelles, le vote à bulletin secret et l’indemnité parlementaire. Le mouvement resta actif et organisé jusqu’en 1848 et donna lieu à l’apparition des mouvements coopératifs et des mouvements syndicaux. Le Parlement refusa d’en tenir compte.
Le terme « chartiste » renvoie à la Magna Carta de 1215.
NB: Si vous la trouvez trop longue, les couplets 2 et 3, qui sont quand même très chouettes, parlent de problématiques moins actuelles, et vous pouvez choisir de ne pas les chanter.

Voie 1 (principale – « ténor »)

Voie 1 – Variante avant-dernier couplet

Voie 2 (« soprano »)

Voie 2 – Variante avant-dernier couplet

Voie 3 (medium/ »alti »)

~~~
(1)
We plough and sow, we are so low,
that we delve in the dirty clay,
‘Til we bless the plain with golden grain,
And the vale with the fragrant hay.

Our place we know we are so low,
down at the landlord’s feet.
We’re not too low the bread to grow,
but too low the bread to eat.
~~~
(2)
We’re low, we’re low, we are so low
yet from our fingers glide,
The silken flow and the robes that glow,
‘Round the limbs of the sons of pride.

And what we get and what we give we know
and we know our share:
We’re not too low the cloth to weave
but too low the cloth to wear.
~~~
(3)
Down down we go, we are so low,
to the hell of the deep-sunk mine,
But we gather the proudest gems that glow,
When the crown of the despot shines.

Whenever he lacks upon our backs
fresh loads he deigns to lay.
We’re far too low to vote the tax
but not too low to pay.
~~~
(4)
We’re low, we’re low as to war we go
to fight some foreign country
That was yesterday our greatest friend
but today’s our enemy.

« God bless our boys! » the papers scream,
« Praise them! » the churchmen cry.
When the war is won and home we come,
who cares if we live or die?
~~~
(5)
We’re low, so low, into boats we go
to flee war in our home country,
And we’ll try to make a better life
when we land across the sea.

But it’s « Send them back! » the press cries out,
« Back to where they came! »
We’re far too low to feed and clothe
but not too low to blame.
~~~
(6)
We are so low but soon we know
that the low folk will arise,
And the tyrants in their towers of gold
shall hear the people’s cries

No more shall they hold us in thrall;
their lies we will not heed.
But every heart shall hear the call,
And the people will be free

Traduction SONG OF THE LOWER CLASSES : 
1- Nous labourons, semons, nous sommes si bas, nous creusons la fange, Jusqu'à ce que dans la plaine pousse le grain doré, dans la vallée le foin parfumé.
Nous connaissons notre place, nous sommes si bas, aux pieds des propriétaires. Nous ne sommes pas trop bas pour cultiver le pain, mais trop bas pour le manger.

2- Nous sommes bas, nous sommes si bas, pourtant de nos doigts glissent, les fils de soie et les robes qui brillent, Sur le corps des enfants de l’élite.
Nous savons ce que nous avons, ce que nous donnons, et prenons notre part. Nous ne sommes pas trop bas pour tisser l'étoffe, mais trop bas pour la porter.

3- Et nous descendons, encore plus profond, au fond de l'enfer de la mine, D’où nous sortons des joyaux étincellants, qui brillent sur la couronne du despote.
Chaque fois qu'il lui en manque, sur notre dos, de nouvelles charges il dépose. Nous sommes trop bas pour voter l'impôt, pas trop bas pour le payer.

4- Nous sommes bas, nous sommes bas et à la guerre c'est nous qui combattons quelque étranger qui était hier notre meilleur ami, aujourd'hui, est notre ennemi.
"Que Dieu bénisse nos garçons !" crient les journaux, "Louez-les !" crient les hommes d'église. Quand la guerre est gagnée et que nous rentrons, qui se soucie si nous vivons ou mourons ?

5- Nous sommes bas, si bas, dans les bateaux nous fuyons la guerre sur notre terre, Et nous essaierons d'avoir une vie meilleure, en débarquant de l'autre côté de la mer.
Mais c'est "Renvoyez-les !" que la presse crie, "Retournez là d’où vous venez !" Nous sommes trop bas pour votre charité, pas trop bas pour votre blâme.

6- Nous sommes si bas, mais nous savons que bientôt Le bas peuple va se lever, Et tous les tyrans dans leurs tours dorées entendront le peuple crier !
Ils ne nous tiendront plus sous leur emprise. Nous n’écouterons plus leurs mensonges. Mais tous nos cœurs entendront l'appel, Et le peuple sera libre !