Giovanna Marini (1937-2024), voix savantes et populaires :
Figure du chant politique des années 70, Giovanna Marini était aussi une compositrice hors normes. Nourrie par les chants de la tradition orale italienne, elle nous laisse une œuvre inclassable où se mêle le populaire, le savant et le politique.
Chanson de la résistance au fascisme pendant la seconde guerre mondiale. Transmise lors d’une rencontre a Milan pour les 80ans de la libération en 2025 au centre social « La Scighera » par Voci di Mezzo et Coro di Micene
Note de départ: Lead: SOL, voix 2: mi, voix 3: Do (je crois)
Col parabello in spalla, caricato a palla, sempre bene armato, paura non ho, quando avrò vinto, quando avrò vinto Col parabello in spalla, caricato a palla sempre ben armato, paura non ho quando avrò vinto, ritornerò.
E allora il capobanda, giunta la pattuglia, sempre ben armato, mi vuol salutare, e poi mi disse (x2) (…) «I fascisti son là».
E a colpi disperati, mezzo massacrati dalle bombe scippe, i fascisti sparivan’ gridando ai ribelli (x2) (…) abbiate pietà!»
Col parabello in spalla, caricato a palla, sempre ben armato, paura non ho, quando avrò vinto (x2) (…) ritornerò.
Tutt3 (complet):
Voix 1 (important aussi pour l’articulation!)
Voix 2 (commence sur la répétition de fin de la première partie de couplet)
Voix 3 (basse, ne chante que sur la répétition de chaque couplet – commence juste après la voix2)
On se retrouve samedi 12 avril pour joindre nos voix à la lutte contre le titanesque projet de construction de la ligne Lyon-Turin et pour faire résonner à nouveau nos plus belles goguettes dans les rues chambériennes !
✨Quand et où ? Le samedi 12 avril à Chambéry ! Départ à 14h30 place des Éléphants.
🚂Mais pourquoi on manifeste déjà ? Pour l’arrêt immédiat des chantiers, pour l’utilisation de la ligne existante, pour un accès aux données sur l’eau, pour un soutien aux camarades en procès !
🚆On chante quoi ? Le carnet de la lutte chantée est par ici :
Et si tu as loupé la soirée Cruel Tunnel de cet été, n’hésite pas à réécouter le podcast enregistré à cette occasion qui redonne des éléments de contexte sur cette lutte franco-italienne : https://audioblog.arteradio.com/blogger/27748/cruel-tunnel
Chant paysan en occitan languedocien, écrit fin XIXe par Prosper Estieu, poète du Lauragais et arrangé par la Mal Coiffée, groupe actuel de polyphonies occitanes. Il y est question du travail dans les vignes et les champs, de vin et de fierté paysanne.
3 voix + contrechant :
Voix lead :
Voix basse :
Voix haute :
Contrechant :
Structure : A – B – C [avec contrechant] A – B (accélération du rythme pour le reste du chant) REFRAIN [avec contrechant] C–D REFRAIN [avec contrechant] A REFRAIN [avec contrechant] + Conclusion
A Begam un còp de mai, x2 I fa tant bon a taula. Tant bon a taula quand la nèu es pel camin. [quand la nèu es pel camin] Aiçí passem velhada Fins a deman matin.
B [Avèm fait curbisons] Avèm fait curbisons x2 Daissem pausar la relha. [Daissem pausar la relha] Pausar la relha qu’a fait tantes de bordons. [qu’a fait tantes de bordons x2] Sosquem pus a l’esteva [Sosquem pus a l’esteva] E tindem las cançons
C [Sèm que de païsans] Sèm que de païsans, x2 [Sèm que de païsans] Avèm pèl bristolada. [Avèm pèl bristolada] Pèl bristolada pel solelh tant aflambat. [pel solelh tant aflambat x2] Pr’aquò la gent de vila A pas nòstra santat.
D Fasèm venir lo blat, x2 Que fa blanca farina. Blanca farina e lo pan ros e brescat. Aital avèm moneda Quand tornam del mercat.
Refrain [Fasèm venir lo vin] fasèm venir lo vin De nòstra vinha. Fasèm venir lo vin Qual es que vòl de roge, qual es gue vòl de blanc ? [Fasèm venir lo vin, fasèm venir lo vin] fasèm venir lo vin De nòstra vinha. Fasèm venir lo vin, Que rescalfa la sang.
Guerre de 14-18, Italie du Nord. Gorizia évoque la tragédie du simple soldat. Offensive de Gorizia (été 1916).La vie est rude dans les tranchées. Les attaques autrichiennes se multiplient, la pluie tombe inlassablement. L’homme révolté qui va mourir maudit cet enfer et nous laisse son testament. 600 000 soldats italiens périrent dans cette guerre de position et d’usure. PLus d’infos sur https://www.terracanto.org/gorizia/
Tutti·e, Terracanto
Voix l (Lead)
Voix 2 (début au 2ème couplet, 42sec)
Voix 3 (début au couplet ‘Cara moglie’, 2 min)
La mattina del cinque di agosto Si muovevano le truppe italiane Per Gorizia le terre lontane E dolente ognun si parti
Sotto l’acqua che cadeva al rovescio Grandinavano le palle nemiche Su quei monti, colline e gran valli Si moriva dicendo cosi:
O Gorizia tu sei maledetta Per ogni cuore che sente coscienza Dolorosa ci fu la partenza E il ritorno per molti non fu
O vigliacchi che voi ve ne state Con le mogli sui letti di lana Schernitori di noi carne umana Questa guerra ci insegna a punir
Voi chiamate » il campo d’onore « Questa terra di là dei confini Qui si muore gridando » Assassini ! « Maledetti sarete un di
Cara moglie che tu non mi senti Raccomando ai compagni vicini Di tenermi da conto i bambini Che io muoio col suo nome nel cuor
O Gorizia…
Traditori, signori ufficiali, Questa guerra l’avete voluta Scannatori di carne venduta E rovina della gioventù
O Gorizia…
Traduction : Au matin du 5 août, Les troupes italiennes étaient en marche. Vers Gorizia, les terres lointaines. Et chacun partit plein de souffrance. Sous la pluie qui tombait à verse, Les balles ennemies fusaient; Sur ces monts, ces collines et ces vallées, On mourrait en disant ceci : Ô Gorizia tu es maudite, Pour chaque cœur qui entend sa conscience; Le départ fut douloureux Et pour beaucoup il n’y eut pas de retour. Ô lâches qui vous prélassez, Avec vos femmes sur des lits de laine, Qui vous moquez de notre viande humaine, Cette guerre nous apprend à punir. Ce que vous appelez « champ d’honneur », Est une terre oubliée des Dieux. Ici on meurt en criant « assassins ! » Un jour vous serez maudits. Chère épouse qui ne m’entend pas Je m’en remets à mes compagnons près de moi Pour prendre soin de nos enfants, Et dire que je meurs ton nom dans le cœur. Traîtres, messieurs les officiers, Vous qui vouliez cette guerre, Vous bouchers de cette chair à vendre, Et ruine de la jeunesse
Roba Estesa, 2018 Un chant de lutte féministe, en Catalan, aux accents de sororité.
REFRAIN : Sem en acte de protesta.
Sem mans fredes vora el foc.
Sem la veu de la revolta,
Netes de la por i el dol.
Disfressades d’utopia [ou-topi-euh]
Emprendrem lluny del dolor
La recerca de la vida A cavall de la raó.
REFRAIN (Lead + medium + Basse)
Coincideixen les mirades, [miradas]
Fixades en l’horitzó.
Potser avui farem victòria, [poutser]
Potser enterrarem el plor.
REFRAIN (Lead + Medium + Basse + Haute)
Doncs ens mantindrem alçades,
Ja no ens veuran de genolls.
El Sol mantindrà la flama,
La Lluna encendrà passió.
REFRAIN (toutes les voix) (x1 sans contrechants, x2 avec contrechants, 1x Lead+Haute) finir en scandant : Sem – en ac-te de – protes – ta.
Tutti (maquis 2021) :
Voix Lead (couplet + Refrain)
NB: les 2èmes phrases des refrains sont à l’unisson. Voix Medium (refrains):
Voix Basse (refrains):
Voix Haute (refrains):
NB: 4 refrains finaux :
– 1 avec toutes les voix.
– 2 avec les 2 contrechants en plus.
– 1 à l’unisson (ou Lead+Vx Hte)
– Finir avec « Sem un acte de protesta » SCANDé
Contrechants 1 :
Contrechants 2 (Vx Hte) :
Traduction : Nous sommes là pour protester – nous sommes les mains froides tendues vers le feu – nous sommes la voix de la révolte – petite fille de la peur et du deuil – déguisées d’utopie, nous prendrons le chemin, loin de la douleur – à la poursuite de la vie chevauchant la raison / les regards se croisent fixés sur l’horizon – peut-être qu’aujourd’hui nous vaincrons – peut-être nous enterrons les pleurs / alors nous resterons debout – ils ne nous verront plus à genoux – le soleil maintiendra la flamme – la lune enflammera la passion
Dans le cadre du festival Migrant’Scène, la chorale interprétera quelques chants du répertoire italien avant le spectacle « le Bal des Casse-Cailloux ».
Entre chansons et tranches de vie, une plongée dans l’épopée des tailleurs de pierre italiens qui ont fui le fascisme dès les années 1920 et sont venus « cogner le granit » en France et tout particulièrement en Creuse.
Tailler le granit : un travail de forçat, au fond des bois, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il gèle à pierre fendre ! Leur histoire n’est pas une histoire ancienne, c’est bien l’histoire intemporelle de ceux qui doivent partir. Ne vous y trompez pas, le petit village de Sardent, c’est bien le village du monde, et ce temps singulier des Italiens cogneurs de granit nous chante, mine de rien, une petite musique qui n’a rien de révolu…
Une invitation à valser, à rire, à pleurer, à chanter, à ne pas oublier ces hommes et ces femmes qui sans le savoir ont vécu des vies extraordinaires, et ont changé le monde qui les entourait !
La musique et les chansons portent l’évocation d’une galerie de personnages saisissants, drôles ou émouvants. Et s’il y a bien une chose dont tout le monde se souvient, c’est que ces Italiens épris de liberté sont arrivés avec leurs instruments de musique, et que dans tous les villages, entre deux chantiers, on s’est mis à danser…
Vien la primavera, fioriscono i bei fiori, chi non lavora son tutti sfruttatori.
REFRAIN : E cielo mare e terra Che ci appartiene a tutti Su compà ! Che liberi siam già Che liberi siam già Che liberi siam già.
Viene l’estate e si raccoglie il grano, Chi ha lavorato, ha lavorato invano. Refrain Viene l’ottobre e si coglie il granoturco, Arrriva il padrone e se lo piglia tutto. Refrain Viene l’autunno e si raccoglie l’uva, Chi ha lavorato si beve l’acqua pura. Refrain Viene l’inverno comincia a nevicare, Ricco ‘n poltrona e ir povero a lavorare. Refrain
Aven ciapè la bessa l’avem magneda aièr, an magnarem un ètra, cunzè cun di crumir.
Crumiri schifosi, la vostra lega l’e una lega da ninèn.
Caporale, no’ ci sfidare alle crumire devi badar, devi badar.
La Maria l’è ‘na ruffiena in risaia non la vogliam, non la vogliam
Siamo donne, non siamo bestie, vogliam essere rispettà, e rispettà
Traduction: Nous avons attrapé une couleuvre, hier nous l’avons mangée, la prochaine que nous mangerons sera assaisonnée avec des Jaunes. Sales briseurs de grève, votre syndicat est un syndicat de cochons Contremaitre ne nous défie pas, tu feriez mieux de faire taire ces gens-là. La Maria est une pucave, dans la rizière nous n’en voulons plus. Nous sommes des femmes, pas des bêtes, nous voulons être repoectées.