La Semaine Sanglante

Cette chanson a été écrite en juin 1871, en pleine répression de la Commune. La « semaine sanglante » est le moment où la Commune fut écrasée dans le sang, et les communards exécutés en masse.

Sauf des mouchards et des gendarmes,    (ré)
On ne voit plus par les chemins,
Que des vieillards tristes en larmes,
Des veuves et des orphelins.
Paris suinte la misère,
Les heureux mêmes sont tremblants.
La mode est aux conseils de guerre,
Et les pavés sont tous sanglants.

REFRAIN : Oui mais !
Ça branle dans le manche,
Les mauvais jours finiront.
Et gare ! à la revanche,
Quand tous les pauvres s’y mettront.

On traque, on enchaîne, on fusille
Tous ceux qu’on ramasse au hasard
La mère à côté de sa fille,
L’enfant dans les bras du vieillard.
Les châtiments du drapeau rouge
Sont remplacés par la terreur
De tous les chenapans de bouges,
Valets de rois et d’empereurs.

REFRAIN

Demain les gens de la police
Refleuriront sur le trottoir,
Fiers de leurs états de service,
Et le pistolet en sautoir.
Sans pain, sans travail et sans armes
Nous allons être gouvernés
Par des mouchards et des gendarmes,
Des sabre-peuple et des curés.

REFRAIN

Le peuple au collier de misère
Sera-t-il donc toujours rivé ?
Jusques à quand les gens de guerre
Tiendront-ils le haut du pavé ?
Jusques à quand la Sainte Clique
Nous croira-t-elle un vil bétail ?
À quand enfin la République
De la Justice et sans Travail

REFRAIN