Chant de révolte des mondine (les repiqueuses de riz de la plaine du Pô) revendiquant le otto ore (« les huit heures ») comme durée quotidienne de travail maximale. Devenu populaire dans la période du biennio rosso, il fut repris par Giovanna Daffini puis plus récemment par Giovanna Marini. Une version modifiée fut chantée par les ouvriers, et plus généralement l’ensemble des travailleurs liés au Parti communiste italien contre la politique de Mario Scelba (1954-55), et durant les manifestations de 1968 à 1977.
version entre nous lors du stage de Janvier 2020 (on entend surtout la voix principale)
Voix transmises par Lorenzo et Laila:
VOIX 1:
VOIX 2:
VOIX 3:
COMPLETA:
Se otto ore vi sembran poche,
provate voi a lavorare e troverete la differenza di lavorar e di comandar. (2x)
E noi faremo come la Russia
chi non lavora non mangerà; e quei vigliacchi di quei signori andranno loro a lavorar. (2x)
Le nostre madri ce l’hanno detto
che sulla camera c’era scritto che sulla camera c’era scritto che noi vogliamo la libertà (éX)
Chanson datant de la Première Guerre mondiale, recueillie par Roberto Leydi à Alfonsine, dans la province de Ravenne. Elle a été composée sur l’air de la chanson napolitaine « Sona chitarra » de Libero Bovio avec une musique d’Ernesto De Curtis, datée de 1913. Elle est encore jouée en valse dans les quatre provinces (Plaisance, Gênes, Alessandria et Pavie) avec des instruments traditionnels tels que le pipeau (hautbois populaire à anche double), l’accordéon chromatique et la cornemuse.
Elle dénonce les terribles conditions dans lesquelles, pour conquérir quelques mètres de terrain, des dizaines, voire des centaines de milliers de soldats furent massacrés. Les localités mentionnées dans les différentes versions de la chanson datent la composition entre la fin de 1915 et le début de 1916 entre le 16/12/1915 (épisode de la « Tranchée des rayons » ou « fusées », que les héroïques fantassins de la Brigade Sassari ont réussi à conquérir à la baïonnette), et le 29/3/1916 (cinquième bataille de l’Isonzo). Sur les pentes du Monte San Michele, il y avait à cette époque une tranchée italienne qui descendait jusqu’au bois de Cappuccio (ici appelé « Monte Cappuccio »), et remontait jusqu’au bois de Lancia et aux tranchées de Frasche et Razzi. La conquête de ces dernières (ici appelées « Trincea dei Raggi »), le 16 décembre 1915, a coûté à la brigade Sassari la mort de deux tiers de ses soldats. Les chansons antimilitaristes de la Grande Guerre, comme celle-ci, se sont pour beaucoup perdues pendant le fascisme au profit de chansons célébrant le patriotisme et le sacrifice des soldats.
Par Laila et Lorenzo lors du stage de Janvier 2020 chez nous:
Voix séparées transmises par Laïla et Lorenzo (Janvier 2020)
Voix 1 (Do):
Voix 2 (Do):
Voix 3 (Do):
COMPLETA:
Non ne parliamo di questa guerra
che sarà lunga un’eternità;
per conquistare un palmo di terra
quanti fratelli son morti di già!
REFRAIN 1: Fuoco e mitragliatrici, si sente il cannone che spara; per conquistar la trincea: Savoia ! – si va.
Trincea di raggi, maledizioni,
quanti fratelli son morti lassù!
Finirà dunque ‘sta flagellazione?
di questa guerra non se ne parli più.
REFRAIN 2: O monte San Michele, bagnato di sangue italiano! Tentato più volte, ma invano Gorizia pigliar.
Da monte Nero a monte Cappuccio
fino all’altura di Doberdò,
un reggimento più volte distrutto:
alfine indietro nessuno tornò.
REFRAIN 1
traduction:
Ne parlons pas de cette guerre Cela prendra une éternité Pour conquérir un pouce de terre Combien de frères sont déjà tués
Du feu et des mitraillettes Entendez les coups de canon Pour conquérir la tranchée Savoia ! On y va!
Tranchée d’obus, malédiction Tous les camarades qui ont morts là-haut Quand donc cette tuerie finira- t-elle? De cette guerre, n’en parlons plus
O Monte San Michele Baigné de sang italien Tenté tant de fois mais en vain D’ prendre Gorizia
Du Monte Nero au Monte Cappuccio Jusque sur les hauts du Doberdò Un régiment détruit plusieurs fois Personne n’est finalement revenu
On l’a dit à la grand-mère
Qui l’a dit à son voisin
Le voisin à la bouchère
La bouchère à son gamin
Son gamin qui tête folle
N’a rien eu de plus urgent
Que de le dire à l’école
A son voisin Pierre-Jean
REFRAIN: Clémence Clémence
A pris des vacances
Clémence ne fait plus rien
Clémence Clémence
Est comme en enfance
Clémence va bien
Ça sembla d’abord étrange
On s’interrogea un peu
Sur ce qui parfois dérange
La raison de certains vieux
Si quelque mauvaise chute
Avait pu l’handicaper
Ou encore une dispute
Avec ce brave Honoré
Clémence Clémence…
Puis on apprit par son gendre
Qu’il ne s’était rien passé
Mais simplement qu’à l’entendre
Elle en avait fait assez
Bien qu’ayant toutes ses jambes
Elle reste en son fauteuil
Un peu de malice flambe
Parfois au bord de son œil
Clémence Clémence…
Honoré c’est bien dommage
Doit tout faire à la maison
La cuisine et le ménage
Le linge et les commissions
Quand il essaie de lui dire
De coudre un bouton perdu
Elle répond dans un sourire
Va j’ai bien assez cousu
Clémence Clémence…
C’est la maîtresse d’école
Qui l’a dit au pharmacien
Clémence est devenue folle
Paraît qu’elle ne fait plus rien
Mais selon l’apothicaire
Dans l’histoire le plus fort
N’est pas qu’elle ne veuille rien faire
Mais n’en ait aucun remord
Clémence Clémence…
Je suis de bon voisinage
On me salue couramment
Loin de moi l’idée peu sage
D’inquiéter les braves gens
Mais les grand-mères commencent
De rire et parler tout bas
La maladie de Clémence
Pourrait bien s’étendre là
Toutes les Clémence
Prendraient des vacances
Elles ne feraient plus rien
Toutes les Clémence
Comme en enfance
Elles seraient bien
Toutes les Clémence
Prendraient des vacances
Elles ne feraient plus rien
Toutes les Clémence
Comme en enfance
Se reposeraient enfin
le futur tube: Clémence en manif:
Clémence en manif’
REFRAIN 1: Clémence, Clémence a fait une manif’
Clémence s’est fait gazée
Clémence Clémence a pris une matraque,
Clémence est patraque
On l’a dit à la police
Qui l’a dit à la police
Qui a dit on ne peut rien faire
On protège les confrères
Mais selon l’IGPN
Qui n’aurait rien trouvé
Ce serait la p’tite Clémence
Qui avait bien provoqué
REFRAIN 1
Ça sembla d’abord étrange
On s’interrogea un peu
Sur ce qui fait la violence
De tous ces vilains bacqueux
Si quelques mauvaise chute
Avait pu l’handicaper
Ou encore une bavure
Un bon tir de LBD
REFRAIN 1
On apprit sur BFM
Qu’elle était vraiment violente
Qu’elle faisait du lèche vitrine
A grands coups de barre à mine
Et qu’elle planquait dans son sac
Sérum phy et masque de ski
Pour un juge ça s’justifie
Le casier s’ra bien rempli
REFRAIN 2: Clémence, Clémence a fait une manif’
Clémence s’est fait gazée
Clémence Clémence a pris une matraque,
Le flic est patraque
Je suis de bon voisinage
On me salue couramment
Loin de moi l’idée peu sage
D’inquiéter les braves gens
Mais les grand-mères commencent
De rire et parler tout bas
Les petites manifs de Clémence
Pourraient bien s’étendre là
REFRAIN 3 : Toutes les Clémence f’raient des barricades,
Ce s’rait la révolution
Toutes les Clémence en résistance,
Et on s’rait en trance..
Sur l’air de la Mal coiffée, “Filhas que ses a maridar”. Dernier couplet d’Anne Sylvestre, “Frangine”. Écriture collective durant un atelier en non-mixité en vue du cabaret, durant les rencontres de chorales révolutionnaires à Royères (2015).
L’une de l’autre ignorée,
On s’est r’connues, on s’est regardées,
On s’est parlé, on a chanté.
Avec l’envie d’se raconter
Notre histoire et toutes nos idées.
Mais tout ça, c’était vite plié
L’ répertoire était pas épais.
Où sont passées les héroïnes
De la lutte et du quotidien ?
D’elles, il ne reste presque rien.
Dans les chants, lorsqu’on est présentes
On est souvent seules et fragiles
On se lamente dans une attente
Soit repoussante ou bien sublime
Objet sexuel ou bien victime.
Dans cet idéal libertaire
Nous somm’s bonn’s au linge à étendre
On n’veut plus être des ménagères
De la chair tendre à défendre
Des contre-révolutionnaires
REFRAIN
Comment faire une révolution
Quand dans nos imaginations
Dans tous ces rôles bien genrés
Nous nous retrouvons confinées
Et nos idéaux pollués
Quand on ne trouve dans nos chansons
Ni de guerrière ni d’héroïne
Et on vous parle même pas des gouines
Tout c’qui nous f’sait rêver gamine
Qui ferait rêver les gamines.
Et si les chants qui nous ressemblent
On les écrivait toutes ensemble ?
Des chants qui racontent nos histoires
Et disent nos rages et nos espoirs
Donnent du courage et du pouvoir.
REFRAIN
Si on se r’trouvait frangines
Ça nous ferait gagner du temps
Unissant nos voix, j’imagine
Qu’on en dirait vingt fois autant (x2)
Et qu’on ferait changer les choses
Et, je suppoe aussi, les gens
Et qu’on ferait changer les choses
Allez ! On ose, il est grand temps ! (x2)
Samedi 25 Janvier à 20h au Local L’INSOLENTE, 50 Faubourg Montmélian à Chambéry.
Conférence chantée avec Laila sage et Lorenzo Valera de Terracanto.
Rémunération au chapeau, en ayant à cœur que les artistes, qui viennent de Marseille, soient rémunérés suffisamment !
« L’Italie est une terre aux mille voix, certaines sévères et douloureuses, d’autres extrêmement archaïques : aucune ne correspond à notre idée de la « bella arte » de la chanson. Et pourtant, un sentiment ancien, une culture locale de la beauté, sont arrivés jusqu’à nous dans chaque région ». (Alan Lomax).
L’histoire d’Italie, on l’oublie souvent, est une histoire de migrant-e-s : hommes et femmes qui emportèrent avec eux un peu des racines arrachées à leur terre et l’écho de leurs chants. Les Alpes les conduisirent au delà des vallées connues vers le reste de l’Europe, les océans poussèrent ces vagues plus loin encore, déversant des millions d’italien-ne-s sur les côtes d’autres continents, aux Amériques en particulier. Du XIXe au début du XXe siècle, ce phénomène prit la forme d’un véritable exode et n’épargna aucune région italienne. Il se traduisit par une énorme production de chants, sans auteur connu, transmis oralement et capables d’exprimer, bien mieux que n’importe quelle statistique, le sens collectif de la perte, du déracinement, de la peur mais aussi de l’espoir de trouver enfin un lieu où vivre avec dignité.
Par l’interprétation de certains de ces chants, Laila Sage et Lorenzo Valera (Terracanto) nous guideront dans un voyage sonore à la découverte de l’histoire de ces voix migrantes et lointaines dont l’écho n’a jamais cessé de résonner à nos oreilles.
Ce jeudi on a donné de la voix contre la démolition des retraites par Macron. On s’est posés au coin du Musée des beaux-arts et on a chanté pour toustes les manifestant-es. Ça a duré. On a continué! On était plus de 12000! Quelques chansons sont souvent revenues, notament l’ode aux casseur-des de nos amis Canulars lyonnais, Fric à l’aise, A la Huelga, Allez les gars….. et bien d’autres !
Chanson écrite pour défendre la Quartier de la Plaine, son marché, ses puces, ses loyers bas prix, de spéculations immobilières dont le but est de le gentrifier, d’en éloigner les habitant·es les plus pauvres. D’autres opérations similaires ont eu des effets catastrophiques dans d’autres rues de Marseille.
Voilà bien cent cinquante ans que ça dure
Qu’on nous détruit nos rues et nos quartiers
Bourgeois, nazis, pour cette forfaiture
N’ont jamais eu à se faire prier…
Mais à la Plaine on résiste on perdure
Dans tous les bars, chez tous les maraichers
Le peuple ici a toujours la peau dure
Non jamais vous ne nous ferez plier
REFRAIN :
Touchez pas la plaine touchez pas
Et levez vos sales pattes de là
Bulldozers, architectes de mafia
Ce quartier ne vous regarde pas
Touchez pas la plaine touchez pas
Elle est à tous, et à tous restera
Si elle change ne vous en faites pas
C’est le peuple qui la transformera
Depuis les grecs sur le plan de la Plaine
Tout s’est vendu tout s’est acheté
Tous les écots et tous les bas de laine
Se sont fait tordre sur notre marché
Pourtant notre âme nos joies et nos peines
Ici on les a jamais monnayées
On a donné et vos plans pour la plaine
On les tordra comme on a toujours fait !
REFRAIN …
Les friperies les soldes et la friture
Si ça vous emmerde n’y venez pas
Les bars, la nuit, la fête et la biture
Se portent mieux quand vous n’y êtes pas !
A tous les faux-culs à tous les parjures
Restez chez vous et n’y revenez pas !
Allez donc promener votre figure
Dans un quartier qu’elle ne défigure pas !
REFRAIN …
Et votre provence de pacotille
Vos cigales et vos savons en bois
Vous pouvez bien les mettre à la bordille
Sur notre marché ça ne se vend pas
Ici on parle on crie et on babille
Tous les idiômes et tous les charabias
Car la provence ici est bonne fille
Et à la plaine comme tous elle vous dira
REFRAIN …
« Le quartier de la Plaine est un quartier emblématique des Marseillais mais encore peu connu des touristes. À mi-chemin entre le bobo et le populo, les terrasses, restaurants, librairies et petites boutiques s’y enchaînent dans des rues ornées de magnifiques fresques street art. Un énorme marché se tient sur la place principale. On y vient se fournir en fringues, ustensiles de cuisine ou parfums à prix cassés. (…)
L’Assemblée de la Plaine a débuté en 2012 suite à un mouvement de protestation contre l’installation de caméras de sécurité dans le quartier de la Plaine. Déjà, à l’époque, la volonté est non seulement de lutter contre le tout-sécuritaire mais aussi de pousser les habitants à se réunir régulièrement pour échanger sur le devenir du quartier et décider des actions à mener.
L’Assemblée a aussi décidé d’organiser son propre Carnaval au printemps (…) Proposer un événement festif aux habitants avec (…) aussi un gros moment politique où l’on échange sur l’avenir (…) Ce festival entièrement à prix libre s’est organisé sans subventions ni même autorisations, grâce à l’investissement des bénévoles et la bonne volonté des habitants. » (manifesto-21.com, 7Sept 2017)
TOUCHEZ PAS AUX RETRAITES (2020)
En vrai on a surtout chanté les 4 premières lignes du 1er refrain, mais au bout d’un mois de manif tout le monde les reprenait sans nous! Après libre à chaque chorale de s’en inspirer!
Refrain1 :Touchez pas aux retraites, touchez pas Et levez vos sales pattes de là Toute la vie on a trimé au boulot On a le droit à notr’ part du gâteau
Touchez pas à la retraite, touchez pas La richesse que vous nous avez volée Il faudra bien qu’elle soit distribuée On f’ra tout pour qu’elle soit repartagée
Couplet 1: Voilà plus d’soixante dix ans qu’ça dure Qu’on nous détruit nos droits et nos victoires Bourgeois, élus pour cett’ grande imposture Ont toujours su se faire valoir
Mais à Chambé on résiste on perdure Les travailleurs, du public du privé (rapide) Le peuple ici a toujours la peau dure Non jamais vous ne nous ferez plier
Refrain 2 : Touchez pas aux retraites, touchez pas Et levez vos sales pattes de la Ecout’, partage et solidarité Non c’est sûr vous ne connaissez pas
Touchez pas à la retraite touchez pas Elle est à tous et pour tous restera N’essayez pas de nous la retirer Ou le peuple se révoltera
Couplet 2 : Depuis l’CNR et l’plateau des Glières Tout s’est vendu tout s’est acheté Services publics ou compétences ouvrières Se sont fait vendre sur d’autres marchés
Pourtant nos âmes, nos joies et nos peines Ici on les a jamais monnayées Et vos lois remplies de mépris et de haine On les tordra comme on l’a toujours fait !
Refrain 3 : Touchez pas aux retraites touchez pas Souciez-vous plutôt de not’ santé Car vos retraites, c’est nous qui les payerons Répartition, PAS capitalisation
Touchez pas à la retraite touchez pas Fruits de nos luttes et de tous nos combats Et vous essayez de nous la dézinguer ? Tous unis, nous faisons la révolution
(Reprendre les refrains en boucle si énergie dans la manif)
A Chambéry, Samedi 23 Novembre 2019, à l’initiative de collectifs féministes, à laquelle se sont ralliées de nombreuses orga (syndicats, associations) et personnes à titre individuel.
Photo prise après l’action: 137 noms de femmes, tuées par leur conjoint ou ex, depuis le début de 2019. Pour interpeller la justice qui n’accueille et ne protège pas les victimes comme elles devraient l’être, et ne punit pas les violeurs et les tueurs à la hauteur de leur crime. Pour les rendre visibles. Pour ne pas les oublier. Pour que cela cesse.
« Pas une de moins! » « Ni una menos! »
Quand nous avons chanté L’Hymne des Femmes à la fin de l’action où près de 250 personnes étaient présentes, celui-ci avait quelque chose de glaçant, qui prenait à la gorge… encore plus que d’habitude…